mercredi 18 mai 2022


Il était une fois un jeune grimpeur guide de montagne d’origine finistérienne, aventurier dans l’âme, qui rêvait de parcourir le monde à la voile.


Erwan Le Lann allait réaliser ses rêves en rencontrant des marins au long cours au Trophée Mer et Montagne, puis en achetant un sloop de 11 mètres en aluminium baptisé Maewan, une intime contraction de son prénom avec celui de sa soeur. Ainsi, en février 2015, le bateau est parti de l’Aber Wrach, son port d’attache  à la pointe du Finistère  là où finit la terre et commence la mer, pour un périple peu ordinaire autour de la planète, une sorte de compagnonnage aventureux entre marins et montagnards qui devait durer…on ne savait pas exactement!

Sept ans après, oui sept ans, Maewan est revenu en Finistère, ramenant dans ses voiles usées une ribambelle d’aventures parfois épiques, rocambolesques souvent,  mais toujours empreintes d’humanité et de partage. Humanité, partage, générosité, voici les mots qui définissent au mieux Erwan le Breton et Marion sa compagne, fondateurs de l’Association Maewan destinée à construire un monde meilleur dans le respect de la terre. 

Ainsi, quelques mois seulement après leur retour, une autre expédition d’échanges s’est créée autour d’un sujet qui parle tant aux marins, la solidarité. Solidarité entre les gardiens de phare, maintenant à la retraite forcée, les bénévoles de la SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer) toujours actifs et les navigateurs représentés en l’occurence par deux funambules virtuoses, « kitesurfers » de leur état, Fabienne d’Ortoli et son copain Cyrille. 

Pour ces derniers, il s’agissait de relier par la mer les phares célèbres de cette contrée sauvage aux côtes déchiquetées de pur granit , caressées par de violents courants, théâtres de tant de naufrages dramatiques ou pestilentiels, tel l’Amoco Cadiz devant Portsall  , phares qui ont  pour noms l’Ile Vierge, Le Four, Creach, la Jument, Ar Men posés sur et autour des îles d’Ouessant, de Sein et de Molène enfin.

Il s’agissait aussi pour l’équipage de faire le tour des écoles et rencontrer ces heureux gamins tellement chanceux d’être îliens, afin de partager leurs aventures et d’évoquer avec eux la fraternité indéfectible des gens de mer confrérie  à laquelle appartiennent souvent leurs parents et plus sûrement leurs ancêtres et d’insister aussi sur cette notion de solidarité entre gens de toute nationalité et couleur de peau pour accéder enfin à un monde meilleur qui devrait être le leur!

C’était une semaine « à la Maewan »! C’est à dire une accumulation de moments de joie, d’éblouissements, de sourires et de rires partagés à bord de ce bateau d’aventure tant aimé par ceux ou celles qui ont eu la chance, ne serait-ce que quelques jours, de poser leur sac à bord, avec en prime les premières navigations gazouillées du petit Hoël, quatre mois à peine, conçu dans le Pacifique et fruit de la rencontre fusionnelle d’Erwan et Marion à bord de leur cher voilier.