Juste après la chute ... autant essayer de garder le sourire... |
C’est quelque chose que j’aime répéter dans mes conférences et plus particulièrement lorsque je raconte notre odyssée pour conquérir l’Everest.
Et voilà que je néglige moi-même mes propres mises en garde et cela même pas au-dessus de 8000 mètres où l’hypoxie peut excuser le manque de lucidité, mais dans une presque banale voie d’escalade du côté de Serre Chevalier.
Une bonne leçon à méditer!
Mon horreur de l’échec et le besoin permanent de me dépasser m’ont donc joué cette fois ci un vilain tour. C’est ce qui ma poussé à m’entêter à finir cette voie difficile malgré la carence d’équipement et mes forces entamées par les escalades précédentes. Mon pied qui ne tient pas sur une prise minuscule, qui glisse et c’est la chute. Une belle chute de 10 mètres pourtant bien enrayée par mon équipier mais qui s’achève par un choc violent contre la paroi que je pare inconsciemment avec mon pied droit. Un craquement sec assorti d’une violent douleur, mon pied tordu, je comprends dans l’éclair que ce n’est pas une simple entorse mais un accident bien plus grave.
En effet, après un transfert en hélico (cela faisait bien longtemps que je n’avais pas appelé les secours en montagne) les médecins de Briançon concluent à une fracture de l’astragale, petit os délicat qui assure la liaison entre la jambe et le pied, cassure qui va me contraindre au minimum à trois mois d’immobilité.
Adieu donc les projets maritimes du mois de juillet, la course en MOD 70 à New York et Québec St Malo en compagnie d’Aurélien Ducroz et Eric Peron. Je vivrai leurs courses par procuration. A la place, j’aurai le temps de réfléchir à cette cruelle expérience en peaufinant ma rééducation, le temps aussi de me consacrer un peu plus à notre entreprise Elovoyagers, de rester près des miens et d’écrire. Ecrire la vie de mon ami Jean Maurel trop tôt disparu et celle de ma petite famille Viet de Saïgon.
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