lundi 6 décembre 2010

Présentation de la vingtième édition du Trophée Mer Montagne


C’est sur le stand du chantier ALUBAT et en dessous de sa dernière superbe réalisation le Cigale 16 qu’Eric Loizeau, par ailleurs parrain du bateau, a annoncé la vingtième édition du Trophée Mer Montagne qui se déroulera dans la station de Saint Gervais Mont Blanc du 31 janvier au 3 février prochains.
Comme on peut le voir sur la photo tout le Gotha de la voile française était présent autour d’Eric pour la présentation de l’évènement. La neige étant tombée déjà en quantité dans la station du Mont Blanc, c’est sous les meilleurs auspices que devrait se dérouler la compétition qui verra le grand retour de Franck Cammas et l’équipe de Groupama absents aux dernières éditions pour cause de Trophée Jules Verne.

Lire le communiqué de presse de l’agence Kaori :

20ème édition pour le Trophée Mer Montagne

Du 31 janvier au 3 février 2011, la commune de Saint-Gervais Mont-Blanc accueillera pour la seconde fois le Trophée Mer Montagne. Point de départ naturel des expéditions, la station offre aux participants un espace de jeu sensationnel. C’est dans ce cadre éblouissant que le Trophée Mer Montagne fêtera son 20ème anniversaire et recevra, comme chaque année, de grands noms de la voile et de la montagne. Rendez-vous hivernal incontournable, le Trophée Mer Montagne 2011 promet d’assurer un beau spectacle !

Trophée Mer Montagne : un concept original créé par Eric Loizeau
Le principe est simple : réunir navigateurs, montagnards et jeunes sportifs locaux pendant 4 jours de compétition. L’esprit bon enfant et amical est prédominant même si la compétition ne se fait pas oublier ! Le Trophée Mer Montagne fête sa 20ème édition mais les sportifs restent fidèles et chaque année de nombreux « bizuths » se lancent dans l’aventure. Véritable défi pour les concurrents, le Trophée Mer Montagne est devenu, grâce à un concept original et une organisation irréprochable, un événement apprécié !
Même si le ski reste l’épreuve phare du Trophée, cette année, une nouveauté s’est glissée dans le programme : un parcours de slalom parallèle sera proposé aux participants. Petite particularité tout de même, un membre de chaque équipe skiera en aveugle et pour leur prouver que ce sport est accessible à tous, c’est un team de non-voyants qui ouvrira le bal.

Saint-Gervais Mont-Blanc, un domaine skiable exceptionnel
Commune de Haute Savoie, Saint-Gervais Mont-Blanc se situe au pied du plus haut sommet d’Europe. Nature grandiose, panorama à couper le souffle, vaste domaine skiable, Saint-Gervais Mont-Blanc réunit tous les atouts d’une grande station de montagne. En 2011, et pour la seconde fois, la station ouvre ses pistes aux concurrents du Trophée Mer Montagne. Une association peu surprenante aux yeux de l’organisateur, Eric Loizeau : « La dimension environnementale de l’événement sera importante cette année. Saint-Gervais Mont-Blanc est une station proche de la nature, elle se bat pour la protection et la conservation de son domaine. Nous partageons ces convictions et sommes donc ravis de revenir ! ».

Un plateau sportif alléchant
Même si le Trophée Mer Montagne est avant tout un moment de rencontre, d’échange et de sportivité, c’est le bâton entre les dents que les concurrents attaqueront cette 20ème édition. Les équipes, constituées d’un navigateur, d’un montagnard et d’un jeune du ski club de la station, s’affronteront pendant 4 jours sur différentes épreuves au cœur d’un domaine skiable hors normes !
Le plateau sportif fait d’ores et déjà saliver. De grands noms de la voile et de la montagne seront présents pour relever le défi du Trophée Mer Montagne. Venus de tous horizons nautiques ou montagnards, les participants sauront mettre en avant leurs qualités sportives respectives. Côté marins, Philippe Monnet, Romain Attanasio, Yvan Bourgnon, Franck Cammas, Samantha Davies, Fabien Delahaye, Lionel Lemonchois, Yves le Blevec, entre autres, seront de la partie ! Côté montagnards, de grands noms également : Karine Baillet, Stéphane Brosse, Pascal Budin, Nina Caprez, Julie Duvillard, Michel Fauquet ou encore Philippe Goitschel, Christine Janin, Carole Montillet…

Le mot de l’organisateur, Eric Loizeau : « Le Trophée Mer Montagne est un événement pérenne. Les concurrents fidèles reviennent et chaque année, nous avons de nouveaux participants. Pour cette 20ème édition, nous attendons plus de 16 équipes ! C’est une opération sympa à organiser. Faire se rencontrer les marins et les montagnards, c’est exceptionnel et utile ! Depuis sa participation au Trophée, Franck Cammas a intégré un stage montagne à son programme d’entraînement ! »

Traversée de la Baie du Mont St Michel pour MW Brands :


Quelle activité décalée et de cohésion peut-on organiser dans la région de St Malo au mois de décembre ?
C’était la question posée à Eric Loizeau et son équipe par la direction de MW Brands (Petit Navire, Parmentier...) , qui avait choisi la Bretagne et l’hôtel Barrière de Dinard pour théâtre de sa convention internationale intitulée Captains.
Le bateau ayant été écarté pour des raisons évidentes de risque météorologique, «pourquoi ne pas traverser à pied la baie du Mont Saint Michel?» avait proposé fort à propos le navigateur breton féru d’explorations diverses et de raids tout terrain.

Dirigé par deux guides de la compagnie «les chemins de la baie» le groupe d’une soixantaine de personnes chaudement équipé de superbes vestes de mer rouge vif (sécurité oblige) et de non moins belles bottes marines s’est engagé en début d’après -midi sur les fameux prés salés en cette saison recouverts de givre et de bandes de neige éparses.

Personne ne regrettera ces trois heures à parcourir à pied cette sorte de désert blanc baigné d’une lumière diaphane d’après midi d’hiver. Marche revigorante qui fait oublier le froid mordant, permet de se raconter et découvrir enfin dressée comme une île au milieu de la mer ou une montagne en plein désert, hors du temps, la fière cathédrale et sa flèche vertigineuse. Pour ces managers venus des quatre coins du monde, la découverte d’un des plus étonnants paysages de notre hexagone a constitué une véritable surprise. De plus, les commentaires avisés des guides sur l’environnement marin et la biodiversité du lieu ne pouvaient que passionner ces managers à l’activité directement liée à la mer .

mardi 23 novembre 2010

Les Tortues d'Orangina Schweppes


Communiqué de presse :

Le 15 novembre, le Réseau Tortues Marines Guadeloupe, représenté par l’ONCFS, Kap’Natirel, le Parc National de la Guadeloupe et de nombreux bénévoles apnéistes et plongeurs, a procédé, en partenariat avec le CNRS, à la pose de deux balises ARGOS sur des tortues vertes en Côte sous le vent.

L'objectif est de connaître le comportement des tortues vertes en phase d’alimentation en Guadeloupe. En plus des informations de positions fournies par des GPS de dernière génération, ces balises enregistrent les profondeurs atteintes pendant les plongées et la température de l’eau. L’ensemble des informations est transmis via Argos lorsque les animaux viennent respirer en surface.

L’opération a eu lieu en présence de 50 employés d’Orangina-Schweppes venus en Guadeloupe dans le cadre d’un voyage d’entreprise organisé par la société ETHIK RSE sous la conduite d’Eric Loizeau et Thierry Malfatto. Les tortues ont été capturées de nuit, par 20 mètres de fond sur l’épave du Franjack, à proximité des Ilets Pigeons, par des plongeurs professionnels. Une fois équipés, les animaux ont été relâchés sur le site de capture. Les déplacements seront prochainement consultables en ligne sur le site de du Réseau Tortues Marines Guadeloupe et du CNRS-IPHC de Strasbourg.

Cette première étude de l’écologie alimentaire des tortues vertes de Guadeloupe, permettra de préciser comment les tortues vertes exploitent leur milieu, et en particulier les herbiers sous marins. Elle améliorera ainsi la connaissance sur cette espèce qui fait l’objet d’un plan de conservation à l’échelle des Antilles françaises et constituera un outil d’aide à la réflexion sur la mise en place et la gestion d’aires marines protégées.

Ce projet a été réalisé en partenariat avec Akwanautes, Guadeloupe Evasion Découverte et avec le soutien financier d’Orangina Schweppes et de la DIREN-Guadeloupe.



samedi 20 novembre 2010

Du Rhum et des Tortues pour Orangina Schweppes


Eric Loizeau a rechaussé ses bottes de navigateur pour accompagner les 60 meilleurs vendeurs de la société Orangina Schweppes à l'arrivée de la Route du Rhum La Banque Postale à Pointe à Pitre.


Au programme, bien sûr la rencontre des plus grand skippers dont l'énorme vainqueur Frank Cammas, la visite de bateaux extraordinaires comme le maxi trimaran Sodebo ou l'accueil émouvant de concurrents arrivant du large tel Armel Le Cléac'h.
Mais aussi du sport avec la découverte d'un des plus beau canyon de la Guadeloupe niché au coeur de la dense forêt tropicale et une belle opération environnementale avec le marquage de 2 tortues marines par des balises Argos.


Logés dans le même hôtel que l'organisation, les journalistes et les coureurs de cette neuvième Route du Rhum, les participants ont pu côtoyer d'une façon intime l'ambiance particulière des arrivées des grandes courses à la voile et rencontrer les personnages incontournables qui en font partie.

mardi 2 novembre 2010

Luc, Yves, Eric à bord du trimaran Actual

Un immense skieur, un grand skipper, un aventurier atypique, ils se sont donc retrouvés tous les trois réunis par leur passion commune des grands espaces sur le trimaran de 50 pieds Actual au départ de la Route du Rhum.

Luc Alphand, le plus titré des descendeurs mondiaux est le parrain du bateau Actual. Après avoir navigué à bord au printemps il était bien naturel qu'il soit présent, d'autant plus qu'il envisage sérieusement de se consacrer à la course au large depuis son accident de moto qui l'éloigne définitivement des circuits et des rallyes raid.

Pour sa part, Eric Loizeau, skipper charismatique des années 80, alpiniste summiter de l'Everest, a négocié son retour à la compétition transocéanique à bord d'Actual, également au printemps dernier, en participant à la victoire dans la course Vendée St Petersburg.

Quand à Yves Le Blévec, il est le skipper en titre prêt à en découdre dans cette Route du Rhum qui lui tient tant à coeur.

Trois personnalités du sport autour d'un superbe bateau de course extrêmement bien préparé qui a d'ailleurs coupé la ligne de départ en tête de sa classe, ce qui est toujours un bon présage pour la suite des événements par la pression qui est mise immédiatement sur les adversaires directs.

samedi 16 octobre 2010

Conférence sur la conquête de l'Everest sous le Mont Blanc




C'est dans le superbe Refuge du Plan de l'Aiguille niché à 2200 mètres d'altitude sous l'Aiguille du Midi et face au Mont Blanc qu'Eric a fait partager une fois encore son expérience exceptionnelle de "summiter" de l'Everest et de coureur au large.
Esprit d'équipe, confiance en soi et dans les autres, dynamique du changement.... autant d'ingrédients indispensables à la réussite développés dans le discours d'Eric et dynamisés par de superbes images et 8 minutes exceptionnelles tournées au sommet de cette montagne mythique.
Les 25 participants appartenant à une jeune société suisse en pleine expansion ont apprécié de se retrouver ainsi isolés, deux jours, en pleine montagne, au dessus d'une majestueuse mer de nuages pour écouter leurs managers s'inspirer de l'expérience incontestée du célèbre navigateur alpiniste et dresser leur stratégie des années à venir.

vendredi 24 septembre 2010

Franck Cammas sur la voie des sommets avec Eric Loizeau



Avant de prendre le départ de la Route du Rhum en solitaire sur Groupama 3, son trimaran géant (avec lequel il détient le Trophée Jules Verne), Franck va venir s'oxygéner en montagne avec l'équipe d'Eric Loizeau au départ de Saint Gervais, dans le massif du Mont Blanc.
Il sera accompagné dans cette expédition en haute montagne par son nouvel équipage destiné à courir en 2011 la prochaine Volvo Océan Race, course autour du monde en monocoques monotypes. Pour encadrer et faire souffrir cette équipe de "furieux" Eric a réuni autour de lui des guides de renom dont François Pallandre, Michel Fauquet, François Marsigny, Hubert Fievet, avec comme objectif, si la météo du mois d'octobre le permet, la traversée du massif en passant par le sommet du Mont Blanc.

jeudi 23 septembre 2010

Après les Gazelles, les Amazones...

On s'était croisés et décroisés dans les dunes de Merzouga lors du fameux Rallye des Gazelles de ce printemps dernier, on se retrouve autour d'une coupe de champagne un soir d'automne à Paris....
Non, je n'ai pas appelé mon célèbre équipier David Casteu (champion du monde 2010 de rallye raid en moto) pour courir avec lui le raid des Amazones à Mayotte.... Cela dit après tous les raids Gauloises et autres Elf Authentique Aventures, ça m'aurait bien dégourdi les jambes... mais non, je ne suis que le parrain de cette belle équipe et je ne les suivrai que derrière l'écran de ma télévision, s'il y en a une qui traine dans l'endroit où je me trouverai au moment de la course (dans trois semaines). Mais compte tenu de leurs performances aux Gazelles, je leur donne toute ma confiance pour les Amazones....A Mayotte, tout devrait bien se passer......

dimanche 19 septembre 2010

L'Odyssée du Flocon à la Vague sur le terrain de jeux de la candidature d'Annecy 2018




La troisième édition de l'Odyssée du Flocon à la Vague s'est transportée avec succès des Pyrénées aux Alpes .

Au mois d'avril dernier, nous étions partis du sommet du Pic du Midi pour rejoindre l'Atlantique à Biarritz, ce mois de septembre, nous sommes partis de l'Aiguille du même nom pour atteindre l'eau pure du Lac d'Annecy, sur un chemin toujours pavé d'épreuves sportives de tout genre permettant de vérifier la forme et l'esprit de compétition des champions présents.
Mais ce n'est pas cela le plus important!
Ce qui compte c'est le message aussi simple que fondamental de préservation et de respect de l'environnement transporté par tous les sportifs de haut niveau auprès des enfants qui occuperont notre monde de demain. Enfants des écoles de plus en plus présents au sein de l'événement et proches de leurs héros. Ainsi, ils ont été plus de 2000 entre Chamonix et Annecy à participer avec les équipes aux "quizz" environnementaux organisés sur le village de l'événement.
Sans oublier cette belle solidarité entre les sportifs des différents massifs pour défendre la candidature d'Annecy et de toute la région aux Jeux Olympiques d'hiver de 2018 .





samedi 18 septembre 2010

Septembre 2010 : Une nouvelle organisation pour Eric Loizeau et ELO


Septembre 2010 : ELO (Eric Loizeau Organisations) rentre officiellement dans le groupe Ethik Investment dirigé par Edouard de Broglie et spécialisé dans la Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE).

Ethik Investment est devenu en quelques années un acteur leader et impliqué sur les problématiques de développement durable appliquées aux entreprises autour du concept des Restaurants dans le Noir, une chaine de restaurants unique où l’on mange dans l’obscurité absolue guidé par un personnel non-voyant.
ELO est rattaché directement à la division Ethik Event société événementielle dédiée à la mise en place d’événements utiles et responsables et développe plus particulièrement la partie environnementale et les opérations de cohésion d’équipe.

Réalisations 2010 :

* Stage de motivation pour les cadres de la société Biocodex sur le glacier du Géant .
* Stage Mont Blanc à partir de St Gervais pour l’équipe du bateau de course Sodebo de Thomas Coville en vue de la préparation de la Route du Rhum 2010.
* Mise en place de séjours responsables autour de la problématique de l’eau pour le groupe Accor.






En préparation :

* Stage de cohésion dans le Massif du Mont Blanc destiné au nouvel équipage de course de Groupama et Franck Cammas en vue de la course autour du monde en équipage Volvo Ocean Race 2011.
* Deux opérations utiles et responsables au Maroc.
* Un voyage de récompense en Guadeloupe à l’arrivée de la Route du Rhum avec une opération de préservation des tortues marines.
* La vingtième édition du Trophée Mer Montagne à St Gervais Mont Blanc avec une nouvelle dimension éthique et responsable.

lundi 7 juin 2010

ACTUAL VICTOIRE FINALE DANS LA PREMIERE ÉDITION DE LA COURSE A LA VOILE VENDÉE ST PETERSBOURG



On peut dire que mes coéquipiers ont remarquablement joué en franchissant la ligne d’arrivée dimanche en début d’après-midi par un grand soleil et une mer verte digne du Solent. La foule des grands jours était massée sur les digues et les quais constituant une haie d’honneur multicolore, enthousiaste et bon enfant jusqu’à notre place réservée au ponton devant la capitainerie et le village de la course.

Accueilli par le président du conseil général de Vendée en personne, grand initiateur de l’événement, Philippe de Villiers, nous avons célébré notre victoire devant un immense public, une horde de photographes et caméramans, quand notre valeureux skipper Yves Le Blevec a enfin débouché cette bouteille de champagne tant méritée pour s’empresser de nous arroser.

Belle victoire qui nous fait oublier l’amertume de notre arrivée à Saint Pétersbourg à 75 secondes, 200 mètres derrière Crêpes Wahou 3 relégué cette fois-ci à près de 3 heures….

Et maintenant…. Cette navigation éclectique en équipage réduit a permis à Yves de se rassurer en vue de la Route du Rhum qui reste l’objectif principal de sa saison. Il sait que son bateau est fiable et dispose de performances égales et quelquefois supérieures à celle de ses principaux adversaires. Il possède aussi un partenaire intelligent qui va tout faire pour l’aider. Il peut considérer quACTUAL est désormais au point et il ne lui reste plus qu’à s’entraîner en vue du solitaire, c’est à dire à passer beaucoup de temps seul à bord.

En ce qui me concerne, j’ai pris beaucoup de plaisir à naviguer de nouveau en course et remercie Yves d’avoir bien voulu m’aider à me remettre au niveau pour d’éventuelles échéances maritimes dont je continue à rêver. Je sais que les moules d’ACTUAL sont disponibles et que cette jeune classe prometteuse est à la recherche de nouveaux bateaux.

Alors pourquoi pas ? Contrairement à d’autres séries dont les budgets paraissent inabordables (et parfois démesurés) en ces temps de crise, on peut envisager avec ce type de trimaran des projets très professionnels et médiatiques avec des moyens financiers raisonnables. Sans compter que naviguer sur multicoque reste toujours un incommensurable plaisir auquel il est dur de résister. Et ce n’est certainement pas moi qui prétendrait le contraire.


dimanche 30 mai 2010

VENDEE SAINT PETERSBOURG SUR ACTUAL / DEUXIEMES A 75 SECONDES DU PREMIER ….POUR MOINS DE 200 METRES....!!!!

L'entrée dans le Kattegat entre la Suède et le Danemark

Dans ces conditions, une fois la ligne d’arrivée passée et la déception évacuée on refait le match de la course depuis le début soit 1850 milles parcourus depuis St Gilles Croix de Vie et 7 jours 19 heures en mer.
Pour mon retour à la compétition à la voile, je ne pouvais rêver mieux , sinon à la victoire : un bateau et un équipage ultra performants, un parcours excessivement varié et compliqué à gérer avec beaucoup d’options possibles , de passages à niveau délicats et en plus de tout cela une météo anticyclonique aléatoire.

PREMIER ACTE : l’Océan Atlantique entre St Gilles Croix de Vie et la Pointe de la Bretagne. Après un départ enjoué sous un soleil printanier, nous passons la bouée de dégagement en seconde position juste derrière notre adversaire direct Crêpes Whaou 3 et engageons une longue séquence de près serré par une brise médium. Le soir tombe vite et nous restons au contact. Le bateau va bien, calé sur son flotteur sous le vent il avance régulièrement à 12 13 nœuds et je retrouve les sensations agréables de barrer en course contre un adversaire redoutable qui marche à peu près à la même vitesse que soi. Concentration extrême. J’aime ça. Notre organisation à trois est pour l’instant assez désorganisée, nous nous attachons à être toujours deux sur le pont, mangeons sur le pouce en passant devant la cuisine pour gagner la table à carte. Pour ceux qui ne sont pas au courant, sur ce trimaran long de 15 mètres, l’espace de vie dans la coque centrale est concentré sur 5 petits mètres : couchette commune, réchaud double feu, table à carte minimaliste face à l’écran de l’ordinateur de bord. Au milieu de la nuit nous passons le Raz de Sein vent contre courant à toute vitesse et en nous faisant bien secouer. Yves barre et je suis la navigation attablé à la table à carte : je retrouve mes phares de légende, La Plate, La Vieille et Tevennec avec ce courant toujours vicieux qui nous emmène dessus. Nous traversons comme un avion la mer d’Iroise pour nous retrouver à l’entrée du Chenal du Four à contre border avec CW3 surgit de nulle part dans cette nuit d’encre trouée seulement par l’éclat perçant des phares. Première rencontre….premier croisement dont nous sortons vainqueur.
Le cockpit d'Actual

DEUXIEME ACTE : la Manche…. Traversée à bloc au reaching jusqu’au raz Blanchard et le Cotentin, en une dizaine d’heures, nos adversaires toujours à nos trousses, à seulement quelques milles derrière. Mer belle, grand soleil. Le vent faiblit sous Aurigny et les voilà qui fondent sur nous au gré d’un empannage, mais nous reprenons l’avantage grâce à une renverse favorable et nous envolons dans la nuit vers la sortie de la Manche et la Mer du Nord. Le vent mollit encore au début de la nuit. Devant Fécamp nous croisons de près des pêcheurs qui ont coupé leur AIS (système anti collision dont sont équipés tous les bateaux). Nous nous attachons à rester sur le bord le plus favorable et enchaînons les empannages. Au petit matin j’ai un bon enchainement de trois heures qui nous permet de nous approcher assez rapidement du Cap Gris Nez qui marque la fin de la Manche. Au dernier classement nous avons quinze milles d’avance . C’est beaucoup et nous pensons avoir fait le trou. A proximité du cap, le vent déjà léger faiblit considérablement ce qui nous décide de nous écarter de la côte pour regagner le milieu du détroit. Décision logique mais malheureuse puisque nous nous encalminons totalement un peu plus loin. Je suis réveillé par des mouvement sur le pont et des cris de rage : nous apercevons au loin la grand voile caractéristique de notre adversaire qui progresse à la côte poussé par un nuage improbable . Tout est à refaire….Il est midi.

TROISIEME ACTE : la Mer du Nord…. Course poursuite le long des côtes belges derrière CW qui marche très fort et prend un peu de distance malgré tous nos efforts. Vent de travers ça avance très vite, le vent forcit en adonnant, et à la tombée de la nuit nous attaquons la remontée vers la pointe nord du Danemark pleine balle. Nous attaquons notre troisième nuit en mer avec 5 milles de retard. Nous décidons de rentrer dans une organisation un peu plus régulière avec des repas plus rythmés et en s’imposant chacun 3 heures de repos toutes les 6 heures. Plus les heures passent, plus le vent grimpe et plus la mer se raccourcit, une vraie mer du Nord, bien grise, bien froide, bien cassante. J’envoie dans la soirée de mercredi un petit mail à l’organisation :
« Nous venons tout juste de larguer 1 ris et ça secoue tellement que j’ai du mal à trouver les touches du clavier, attablé en ciré à la minimaliste table à carte d’Actual. Dans ces moments, en multicoque, à plus de 20 nœuds dans les bosses, il faut vraiment faire confiance au matériel. On se demande comment tout cela va tenir et on souffre pour le bateau. Dehors , Ronan attaque à la barre. On peut lui faire confiance, il ne lâchera rien par rapport à CW3 dont on distingue la GV à 1 mille à notre vent. Nous avons traversé la mer du nord dans la journée et elle n’a pas failli à sa réputation, cassante à souhait, avec un vent de NW oscillant entre 15 et 20 nœuds. Sans la pluie, c’est déjà ça. Nous venons de croiser le mât de Tag Heuer qui git là par 30 mètres de fond depuis la fameuse course de l’Europe de 1985 et un peu plus avant celui de Roger et Gallet, ça ne nous rajeunit pas… mais ça prouve l’âpreté de cette mer…. Que nous espérons quitter dans la nuit pour nous enfiler dans le détroit séparant la Suède de la Finlande. Et hop une pointe à 23 nœuds…. C’est marrant le bateau siffle d’une façon sympathique à partir de 20 nœuds et rentre dans les aigus au dessus. J’ai vraiment de la chance d’avoir Yves et Ronan comme coéquipiers. Ils prennent le temps de m’expliquer leur bateau, les détails techniques et les manœuvres qui ont bien évolué ces dernières années. A la barre Actual est agréable , très évolutif ce qui permet heureusement de le faire passer plutôt bien dans ce type de mer. Bref tout va bien à bord et nous nous apprêtons à continuer au mieux la deuxième partie de la course ».
A la table à cartes d'Actual

Comme souvent le vent faiblit à l’approche de la côte lorsque nous attaquons le virage à droite le long du Danemark. Le soir du quatrième jour nous sommes plus éloignés du vent et retrouvons une allure presque plus tranquille à un tel point que nous prenons le temps de contempler un coucher de soleil magique à…. 11 heures du soir…. A ces latitudes très nord, les nuits deviennent de plus en plus courtes à mesure que s’approche l’été….C’est agréable. Ce qui est encore plus agréable c’est de retrouver CW à quelques milles sous notre vent. Nous avons repris la tête…..

QUATRIEME ACTE : la Mer du Danemark
Quand le jour se lève, ça commence mal. Profitant des brises évanescentes et irrégulières de la nuit CW s’est encore échappé…. Nous distinguons à peine sa grand voile là bas au loin à l’entrée du détroit du Kattegat. Comment ont-ils fait, nous avons eu pourtant l’impression de ne pas faire d’erreurs cette nuit. Toujours est-il qu’il va falloir se secouer sans compter que le temps n’est pas violent. Nous réunissons un « conseil de guerre » à trois pour décider de la meilleure stratégie car nos routages indiquent deux trajectoires radicalement opposées, l’une assez risquée mais plus directe à travers un chenal assez étroit bordé de hauts fonds sur lesquels il sera impossible de passer, l’autre plus allongée mais aussi plus ouverte. J’aurais préféré la première option mais à deux contre trois je m’incline et nous choisissons la gauche du plan d’eau…. La journée se passe avec de nombreux empannages qui nous rapprochent de la côte suédoise. Le soir nous nous recalons correctement par rapport à CW qui est localisé à moins de 5 milles devant. D’ailleurs, il nous semble l’apercevoir droit devant en écarquillant bien les yeux ou en utilisant les jumelles. La nuit qui vient risque d’être compliquée. En effet le détroit s’étrécit à moins de 2 milles face à Malmoe, où il va falloir passer sous un immense pont suspendu qui relie la Suède au Danemark. Le vent souffle évidemment dans l’axe et il va falloir enchaîner les empannages. Heureusement sous grand « gennaker » cette manœuvre est facile et nous la réussissons couramment à deux . A la fin de la nuit, je suis de quart avec Yves et nous allons passer un grand moment : nous passons à raser la pile du pont , il ne faut pas s’écarter car le chenal est très étroit et cela mobilise l’attention (ou la tension) du barreur. Il est quatre heures du matin, Malmoe s’éveille et un camion passe au dessus de nous dans un sourd grondement… Nous longeons ensuite un champ d’éoliennes qui s’ébrouent doucement dans le calme de ce matin clair et …. rattrapons inexorablement notre adversaire à son tour en manque de vent. Nous passons devant en espérant leur flanquer un grand coup au moral et la régate au contact reprend de plus belle.

Yves concentré à la barre

CINQUIEME ACTE : la Mer Baltique
Les fichiers météo s’accordent pour une fois sur le fait que la traversée de la Baltique ne va pas être rapide tant les isobares sont espacés. CW3 est visible à moins d’un mille sous notre vent et sous sommes enclins à ne pas perdre le contact. Mais la visibilité tombe brutalement avec l’arrivée d’un épais brouillard qui ruine nos espérances. Nous allons connaître une dure journée : pas de visibilité, une brise aléatoire souvent proche de l’invisible et qui a tendance à nous lâcher au milieu du trafic des cargos et ils sont nombreux.... Même avec l’AIS c’est angoissant. Le samedi 22 mai à 4 heures du matin, j’écris en redescendant de mon quart sur le pont et avant d’aller dormir 3 heures :
« Le chaud et le froid… Depuis que nous sommes rentrés en mer Baltique, c’est une course en accordéon contre notre principal adversaire CW3 qui a tourné à notre défaveur la journée d’hier suite à quelques calmes complets qui ont arrêtés notre progression. Le froid donc de ces ralentissements imprévisibles et le chaud d’être revenus en tête de la course à la sortie du détroit. Nous avons passé une journée digne des Grands Bancs de Terre Neuve avec un brouillard tenace sur une mer noire, les voiles qui dégoulinent d’humidité ou dégoulinent tout court lorsqu’elles pendent inertes par manque de vent. Et avec cela un trafic digne de la Manche à nous coller des angoisses avec tous ces bruits de machines autour de nous sans qu’on puisse distinguer aucun navire qui va avec.»
Et puis avec tout ça CW3 nous a passé sans qu’on sache par bâbord ou tribord et nous a pris une dizaine de milles . De plus, les danois nous ont collé une île de 30 km de long juste devant nos étraves, tout s’enchaîne mal et nous nous retrouvons avec un retard de 25 milles le samedi matin au moment où le vent a l’air vouloir se stabiliser et nous permettre d’envisager un long bord de reaching jusqu’à l’entrée du golfe de Finlande. C’est le plus long écart qui a existé jusqu’ici entre nos bateaux mais nous avons la hargne et il est hors de question de baisser les bras. Toute la journée, toute la nuit qui suit nous allons nous battre pour revenir, réduire l’écart avant la dernière longueur vers la ligne d’arrivée. Comme l’avaient annoncé nos fichiers météo, plus le temps passe plus le vent augmente et notre vitesse avec, et , au lever du jour nous avons l’extrême plaisir de revoir la silhouette de notre adversaire tout proche à seulement quelques encablures .
Ronan Deshayes

SIXIÈME ET DERNIER ACTE : Le golfe de Finlande
Le vent a adonné, bien faibli et souffle maintenant, comme on dit dans notre jargon, «plein cul». Ce n’est pas forcément pour nous avantager, mais à force d’empannages bien calculés et de bonnes options, nous gardons le contact si bien qu’au pointage du dimanche soir, alors que nous nous trouvons à moins de 80 milles de la ligne, nous sommes quasi à égalité.
Les nuits sont courtes à cette latitude et quand le jour se lève, nous retrouvons notre adversaire bien calé à notre vent. Nous sommes à moins de 15 milles de l’arrivée et nous allons finir au sprint quasiment bord à bord cette course incroyable. Concentration extrême, tandis que Ronan s’applique à la barre, avec Yves nous peaufinons les réglages et surveillons le plan d’eau. Le vent est passé au nord faible et nous marchons au près serré à près de 13 noeuds sous code zéro. A vitesse quasi identique, je ne vois pas comment nous allons passer notre adversaire si les conditions n’évoluent pas. Alors que nous pénétrons dans la zone d’attente des cargos et autres pétroliers, le vent semble forcir et nous jouons le tout pour le tout en changeant notre «code zéro» pour le «solent» qui devrait nous permettre de gagner en cap . Malheureusement pour nous ce renforcement du vent ne se confirme pas, bien au contraire... La ligne d’arrivée est maintenant toute proche, nous distinguons le bateau jury et la bouée de bout de ligne. Il reste un virement de bord et notre seule chance serait que nos adversaires le ratent.... Ce qui n’est pas le cas tellement ils sont appliqués et concentrés.... Voilà, c’est fini, ils ont gagné, bien gagné, bravo à nos valeureux adversaires .... Et nous, et nous, nous finissons second à moins de 200 mètres après plus de 3500 kilomètres de course.... Quelle histoire , quelle belle histoire finalement....

Le bel équipage du trimaran de 50 pieds ACTUAL : Yves LE BLEVEC, Ronan DESHAYES, Eric LOIZEAU

mardi 11 mai 2010

En course vers St Petersburg sur le trimaran Actual



Après la belle prestation (victoire et record) du Tour de Belle Ile le weekend dernier, Eric continue à bord du trimaran de 50 pieds ACTUAL avec Yves Le Blévec (skipper pour la prochaine Route du Rhum en solitaire) et Ronan Deshayes, équipier préparateur du bateau.
Course de 1850 milles nautiques entre la Vendée et St Petersburg, c'est une nouvelle épreuve réservée à la classe des trimarans de 50 pieds qui se court obligatoirement à trois équipiers. Le parcours est sélectif, inédit dans ce sens, avec de nombreux passages à niveaux dus à la force des courants, la traversée de mers différentes (Atlantique, Manche, Mer du Nord, Baltique), et une météo changeante, de quoi rendre la régate sélective et intéressante.


Eric Loizeau : " Je suis ravi qu'Yves m'ait invité à courir sur son superbe bateau. J'ai pu le tester le weekend dernier, c'est un trimaran très rapide pour sa taille, extrêmement bien construit et qui va me rappeler mes anciennes sensations sur mes propres multis. En plus courir à trois c'est plutôt sympa et inhabituel. Nous l'avions expérimenté à bord du trimaran Gauloises 4 pendant le premier La Baule-Dakar, mais cela avait été un choix stratégique car pour cette course le nombre d'équipiers n'était pas imposé... Je connais bien Yves et Ronan, ce sont d'excellents marins et je suis sûr que nous allons bien nous entendre pour mener le bateau à fond..."

Le départ a lieu dimanche prochain 16 mai du port vendéen de St Gilles Croix de Vie pour une course qui devrait durer entre 7 et 10 jours selon la météo. Rendez vous donc pour la suivre sur son site officiel : www.vendee-saintpetersbourg ou sur celui de l'agence Kaori : www.kaori.fr .



lundi 10 mai 2010

Namibie, un voyage nature en trois dimensions ....

Le massif du Spitzkoppe
Montagne, mer, désert....
Montagne avec ce fameux Spitzkoppe, piton de granit orange érigé au milieu de la steppe désertique du Damara Land que nous avons gravi en ouverture.
Mer en suivant les rivages sablonneux de l’Atlantique sud entre Cape Cross et Walvis Bay .
Désert abricot de sable et de pierres exploré en trois jours de marche dans le Namib .

Captain écolo bigorneau, je suis parti avec mes amis explorer cette région du bout du monde avec mon oeil d’expert en développement durable : que se cache-t-il derrière ces paysages merveilleux?? quelle est l’empreinte des hommes sur l’environnement dans cette jeune république (1990) qui se découvre une soudaine vocation touristique ??

Le Spitzkoppe pour commencer se situe à près de 400 km dans le sud ouest de la capitale Windhoek et environ à la même distance de l’océan atlantique, dans un parc naturel géré par une communauté Damara. Peu connu des européens, c’est un haut lieu de l’escalade en terre australe, fréquenté par de nombreux grimpeurs sud africains. En dehors de la voie normale qui mène au sommet, le massif recèle plusieurs longueurs de différents niveaux, toutes fort bien équipées, dans un granit très adhérent. Les bivouacs sont autorisés dans des «camp sites» protégés par de grands acacias et munis de poubelles dans lesquelles les visiteurs vident leurs déchets, si bien que rien ne traine nulle part. Pour le reste, nous étions équipés de toilettes sèches ce qui évite de disséminer des papiers dans la nature....


La voie normale pour le sommet est relativement fréquentée. Nous l’avions découverte et gravie une première fois pendant l’été 2008 avec François Pallandre guide grimpeur de Chamonix, un de mes copains summiter de l’Everest... C’est une belle escalade mixte qui débute par une longue marche d’approche bien raide au milieu de blocs erratiques et d’épineux agressifs avec quelques passages où il faut sérieusement se servir des mains. Après une diabolique fissure qui permet de changer de face, un premier rappel emmène au début de l’escalade proprement dite qui consiste en 4 ou 5 longueurs aériennes avec quelques passages clés en 6a+, le tout équipé sommairement ce qui nécessite d’emporter une batterie conséquente de friends et coinceurs.... Le retour s’effectue par 3 superbes rappels pendulaires de 50 mètres chacun.
De quoi meubler une bonne journée en partant potron-minet à la lueur des frontales. Côté environnement, on ne peut pas dire que les grimpeurs locaux laissent traîner trop de choses sur leur passage.... Les rares bouteilles vide en plastique et déchets que nous avons trouvées avaient été probablement laissées par des chercheurs de cristaux d’améthystes malheureusement moins soucieux de préserver la nature.

Après trois jours passés à grimper, nous roulons vers l’ouest et la mer, à travers de sublimes paysages désertiques à perte de vue.

Cap à l'ouest vers l'Océan atlantique

Nous arrivons ainsi à Cape Cross , cap rocheux isolé au milieu de cet interminable littoral de sable long de presque 2000 kilomètres , lieu de débarquement des premiers découvreurs portugais au milieu du quinzième siècle (1486). A part un lodge confortable construit récemment sur la plage, rien n’a changé depuis cette époque. Une immense colonie d’otaries attirées par les eaux froides et la chaleur des rochers occupe les lieux depuis ce qu’il semble être une éternité dans un concert ininterrompu de cris rauques ou perçants en dégageant une odeur épouvantable. Délaissant le promontoire réservé aux touristes, je m’aventure en terre interdite (nous sommes dans un parc national) un peu plus loin sur la plage pour m’approcher de cet énorme troupeau. Le sol est jonché d’ossements blanchis par le soleil car ici la nature est impitoyable : oiseaux de mer et chacals viennent régulièrement faire leur marché en attaquant sans vergogne les nouveaux nés délaissés par leurs parents qui font impavides la sieste un peu plus loin...

Marée d'otaries près du Cape Cross

A part cela très peu de déchets d’origine humaine. C’est d’ailleurs ce qui me surprend en arpentant ce rivage des mers australes, cette propreté à laquelle nous ne sommes plus habitués nous autres bretons ou méditerranéens. Mais, il ne faut pas se leurrer : les raisons en sont tout d’abord le faible trafic maritime dans le secteur (2 ports de commerce pour 2000 km de côte) et l’infime fréquentation humaine (quelques pêcheurs à pied venus de Walvis Bay et Swarkopmund les seules villes dans une ronde de 1000 km), ensuite les navires ont plutôt tendance à s’écarter de cette zone rendue dangereuse par la violence des courants et le peu de visibilité, comme en témoignent les nombreuses épaves qui jalonnent cette côte au nom évocateur de Skeleton Coast.
Je ferai d’ailleurs ces mêmes observations écologiques lorsque nous naviguerons en kayak de mer au milieu des otaries et des dauphins le long de la lagune de Walvis Bay même si cette partie de la côte est voisine du seul port de commerce de l’endroit et plus fréquentée par les touristes. Ici, les mammifères marins ne risquent pas de mourir en ingérant par erreur des sacs plastiques.... et c’est tant mieux.

Kayak de mer et otaries à Walvis Bay

Ensuite nous avons traversé une partie du désert du Namib.... Trois jours de marche par étapes d’une vingtaine de kilomètres chacune au milieu de longues dunes abricot, à travers de plaines immensément arides, au fond d’oueds secs rafraichis par l’ombre miséricordieuse des inévitables acacias. Nous marchions le matin et l’après-midi, légers de bivouacs en bivouacs érigés par une minimaliste mais efficace équipe logistique à proximité des rares villages de bergers.

Marcher dans le désert....

Nous dormions à la belle étoile à même le sol sablonneux des oueds en évitant de penser au voisinage des inévitables cobras et autres bestioles. Peu de villages, peu d’habitants, peu de rencontres, un grand silence traversé seulement par la plainte lancinante du vent du désert. Une nature vierge et propre : les namibiens ont l’habitude de brûler systématiquement tous leurs déchets. C’était d’ailleurs la façon de procéder de notre équipe logistique qui effectuait chaque matin un tri systématique de nos restes avant d’incinérer tout ce qui paraissait consumable et en particulier nos emballages plastiques, bouteilles d’eau vide, etc... On peut simplement se poser la question de l’impact écologique de ce genre de pratique qui a comme seul avantage de ne pas laisser de traces ....

Gestion des déchets au bivouac...!!!

De retour à Paris par ce mois de mai frigorifique, je recommande bien entendu très fort à tous les amoureux de la nature et des grands espaces vierges ce voyage extraordinaire, décalé (surtout en hiver) et très décapant.

Pour conclure je tenterais volontiers une jolie «Lapalissade environnementale» : les endroits les plus pollués sont ceux où la concentration humaine est la plus forte....
Ce n’est évidemment pas le cas en Namibie où la densité humaine est extrêmement faible , un peu plus de 2 habitants par kilomètre carré... A cela s’ajoute forcément l’historique de la colonisation allemande au 19 siècle et l’empreinte germanique sur tout le pays quand on sait que nos voisins outre Rhin sont des modèles en ce qui concerne la préservation de notre planète.

dimanche 18 avril 2010

Du 9 au 12 avril, Eric Loizeau a participé à la deuxième édition du Flocon A la Vague




L'Odyssée du Flocon à la Vague est une manifestation responsable, pensée et animée par des sportifs de haut niveau (Bixente Lizarazu, Mathieu Crepel...), pour transmettre des messages essentiels d'attention, de sauvegarde et de protection des espaces naturels et de la bio diversité. En agissant « sur le terrain » auprès des jeunes, des adultes et des décideurs de demain, ces sportifs bénévoles s’attachent à les sensibiliser à la beauté du monde et à l'impact de nos actes sur l'état de la planète.
Il était donc naturel qu’Eric soit présent, par son existence passée à suivre cette partie essentielle du cycle de l’eau entre la montagne et la mer.
Du sommet du Pic du Midi, en empruntant le cours de l’Adour jusqu’au rivage d’Anglet, 10 équipes de sportifs bénévoles se sont affrontés dans la joie et la bonne humeur pendant quatre journées très denses de sport nature.
Eric Loizeau : «Côté sportif, j’ai eu beaucoup de plaisir à faire équipe avec deux filles formidables, Nina Caprez et Emmanuelle Joly, respectivement championnes d’escalade et de surf et à retrouver sur le terrain mes amis Lucho, Liza ou Wilfried Forgues.... Côté nature, je pense qu’il est temps que les sportifs de haut niveau qui utilisent l’environnement dans leurs activités se préoccupent de faire passer aux jeunes et aux moins jeunes le message de préservation de cet environnement qui quelque part les fait vivre et prendre du plaisir. En plus j’adore cette image du flocon à la vague qui illustre bien mon monde de prédilection à travers le cycle essentiel de l’eau, cette eau qui, plus que le pétrole, sera le véritable enjeu du monde de demain».

Crédit photos : Jean Noël Herranz +33 608830500 www.goanda.eu

jeudi 8 avril 2010

Le Rallye Aïcha des Gazelles, un événement totalement responsable.


Le Rallye des Gazelles n’est pas uniquement une course de 4X4 dans le désert .
C’est d’abord la première course automobile à s’inscrire dans une démarche environnementale et éco citoyenne puisque le classement ne se fait pas sur la vitesse mais sur le nombre de kilomètres parcourus grâce à une navigation sans aide électronique. Et, à partir de la prochaine édition l’émission de CO2 sera également pris en compte grâce au système Logica. De toutes façons, toutes les inévitables émissions carbone du rallye sont compensées auprès de l’association Good Planet (programme action carbone) et permet de financer le projet «Charbon Vert» au Sénégal (fabrication de combustible à partir de la biomasse sauvage et de résidus agricoles.
Comme toutes Gazelles qui se respectent, David et moi-même avons signé la charte de bonne conduite environnementale. Même s’il y a des progrès à faire sur l’ éco conduite sportive (...!) j’ai été impressionné par la conviction de tous les participants (concurrents, organisateurs, journalistes) à réduire au maximum leur impact sur l’environnement : économie d’eau, tri des déchets, documents édités sur papier recyclé, consommation d’énergie, propreté des bivouacs. Je confirme donc que le Rallye des Gazelles ne laisse dans le désert que l’empreinte de ses pneus.

C’est aussi un événement solidaire extraordinaire grâce à l’association «Coeur de Gazelles» . En effet, une caravane médicale réunissant une cinquantaine de médecins agit en parallèle avec la course dans les villages de ces régions isolées : plus de 15000 consultations, distribution de plus de 1500 lunettes de vue, accouchements, petite chirurgie, etc... Sans compter toutes les actions connexes moins visibles : aide à l’enfance et à la scolarisation, réinsertion des femmes, distribution de vêtements chauds et de cadeaux.

dimanche 4 avril 2010

ERIC LOIZEAU ET DAVID CASTEU PREMIERS GAZOUS INVITÉS AU TROPHÉE DES GAZELLES

Et oui, notre Trophée Aïcha des Gazelles a commencé comme cela un beau matin de mars à la conférence de presse de l'Unesco . Dominique Serra la pétillante organisatrice qui adore faire des surprises en avait réservé une de taille pour la vingtième édition de son événement en invitant 2 gazous, un pilote et un navigateur, à se mesurer aux 220 gazelles de la course. Autant vous dire que tout en gardant un sourire de circonstance, nous ne faisions pas les malins pour autant.
Et voici notre voiture l'ISUZU 199 quelques heures avant le départ du Prologue. En parfait état, comme neuve. Ça ne va pas durer.... Il faudrait d'ailleurs montrer plus d'images des véhicules à l'arrivée pour montrer que ce rallye est loin d'être une sinécure comme certains pourraient l'imaginer à tort. Fournie et préparée par Stéphane, concessionnaire à Plouay (Finistère) j'ai le plaisir de courir sous les couleurs de ma Bretagne. C'est déjà ça.
Et voilà notre équipe de mécanos, Denis et Stéphane, déjà occupés à changer nos jolies roues vert fluo sous l'oeil attentif de David le pilote. Je ne les remercierai jamais assez de leur patience et gentillesse. La voiture, comme le bateau, c'est une histoire d'équipe. Chaque soir, nous ramenions la 199 pleine de poussière et de bosses pour la retrouver comme neuve le matin pour un nouveau départ. Sans compter le rendez vous de l'apéro du soir espoir qu'il était impensable de rater....
Le Rallye des Gazelles est avant tout une histoire de navigation. C'est pour cela que dès le départ je choisis de mettre le pilote dans le coup en lui montrant mes chères boussoles, ma règle Cras et mon compas de relèvement, même si nous avions choisi de ne pas partager pendant la course. Mais, c'est important que l'un comprenne bien ce que fait l'autre et vice versa.

David est un grand pilote de rallye moto, peut être le meilleur actuellement. Nous nous sommes rencontrés par l'intermédiaire d'un ami commun , Jean Pierre Aujoulet, qui m'avait jadis engagé chez Gauloises et qui s'occupe actuellement du team de David.
Je fonctionne beaucoup à l'intuition et il ne m'a pas fallu plus d'un repas en commun pour comprendre qu'on allait bien s'entendre.

On s'est vite rendu compte que ça n'allait pas être facile et qu'il y allait avoir du boulot. David croyait que les balises étaient posées sur les pistes comme au Paris-Dakar. Au début du Prologue, quand je lui ai dit qu'il fallait passer tout droit à travers les herbes à chameaux, il a fait une drôle tête. D'ailleurs, quelques minutes plus tard, on était paumés et on cherchait notre première balise debout sur le toit de notre 4X4.

Voilà donc ce à quoi j'ai passé le plus clair de mon temps. Tirer des relèvements et des caps. Le Rallye Aïcha des Gazelles se gagne au nombre de kilomètres parcourus. Le matin, l'organisation vous donne un road book avec les points GPS des balises à trouver dans la journées. Il s'agit de les placer avec soin sur des cartes au 1/100000 ème (1cm=1km) et de partir à la chasse en essayant de parcourir le moins de distance possible. Beaucoup moins facile qu'en mer parce que dans le désert sud marocain, la ligne directe est encombrée d'obstacles difficiles voire impossibles à franchir: dunes escarpées, reliefs déchiquetés, oueds asséchés au tracé improbable, canyons insondables... Quelle que soit la valeur du pilote...! N'est-ce pas David...!
De plus, il est difficile de repérer des amers précis et surtout d'apprécier les distances afin de réaliser des triangulations efficaces pour vérifier sa route.
Pour moi, il s'agit d'une vraie remise en question, car la navigation à l'ancienne ne se pratique plus -malheureusement peut-être- sur nos bateaux de course où tout est informatisé et où le positionnement est confié au soin des GPS. Du coup, il a vraiment fallu se battre pour se maintenir dans le "top ten" avec toutes ces filles formidables qui nous mettaient une pression extraordinaire et rigolaient en nous croisant dans le désert : "Hello le navigateur, t'es perdu ???"
A propos de désert, qu'il était beau celui là, bien au sud de Merzouga, et combien notre rencontre improbable et fortuite avec cette femme touareg et sa petite fille, toutes seules au milieu de nulle part, restera gravée parmi mes beaux souvenirs de ce rallye.
Au bout de trois jours de compétition effrénée, David me laisse en plan, bien malgré lui, pour aller courir sa première épreuve du Championnat du monde : le Désert Adventure à Abu Dhabi. Je fais la connaissance des deux Gazelles fort sympathiques qui vont nous succéder sur la 199 , des anciennes compétitrices qui vont s'entendre à garder le niveau : Aude et Nathalie... et avec le sourire s'il vous plaît ....
Pendant ce temps là, je prends un cours de conduite dans les dunes avec Yvan le terrible maestro du sable et la célèbre voiture presse numéro 1 repérable de loin par les arabesques qu'elle dessine.

J'apprends donc à son bord que les dunes, on les passe comme les vagues, on grimpe la pente puis on abat au sommet pour redescendre en accélérant. Plus facile à entendre qu'à faire. Je regrette beaucoup à ce moment que mon pilote préféré n'ait pas pu s'amuser avec moi dans les gigantesques ondulations de Merzouga au volant de notre vaillante ISUZU 199.

Le sable de Merzouga est une véritable légende. La piste du Dakar le contourne prudemment . Le Trophée Aïcha des Gazelles s'y enfonce résolument. Dégonfler les pneus, sortir les pelles et les plaques lors des inévitables "tankages" dans le mou piégeux, prendre des alignements difficiles, aléatoires, entre les immenses collines de sable pour dénicher le minuscule drapeau rouge signalant la balise, c'est une sorte de ballet motorisé qui anime ces lieux initialement réservés aux dromadaires des caravanes.


Mais revenons à la course courageuse de l'ISUZU 199. Nos Gazelles reparties à Paris, nous attendons pour les remplacer l'équipe des "artistes associés", deux autres Gazous plus habitués aux planches de théâtre qu'à l'erg marocain. Bloqués à Ouarzazate par des bagages récalcitrants, Olivier Sitruk et Stéphane Guérin-Tille arriveront avec une journée de retard. Au briefing de 5 heures du matin, et oui, on se lève tôt aux Gazelles, Martine et Dominique m'annoncent qu'il faut repartir.... C'est un plaisir inespéré et je cours rechercher mes boussoles, mes cartes et mon pilote le journaliste américain Dan Campbell-LLyod, un autre Gazou en mal de défi... Et c'est reparti pour un tour et une étape sublime pendant laquelle notre principal challenge sera de devancer l'équipage redoutable des Gazelles américaines....
Le soir, dans la moiteur du bivouac méridional de Mahmid, arrivent enfin nos successeurs en même temps qu'un vent de sable menaçant pour la suite des événements. Et cela se confirme dès le lever du jour avec un soleil orange déjà voilé par une brûme tenace. Aujourd'hui c'est une longue étape marathon et cela risque d'être dur pour nos deux remplaçants. Et pourtant.... Après une première balise conquise de main de maître , le terrible vent de sable tant redouté se lève soudain et ensevelit la course ainsi que nos vaillants Gazous. Qui ne démériteront pas au milieu de cette tourmente , véritable blizzard de sable, qui en aurait impressionné plus d'un et arriveront ainsi à préserver jusqu'au bout la place inespérée, méritée de notre chère 199.
Et le lendemain, vendredi, c'est déjà presque fini. La caravane entière s'étire jusqu'à l'Océan Atlantique qui baigne Agadir puis Essaouira l'issue du périple. Samedi matin une procession impressionnante de véhicules poussiéreux et parfois cabossés suit la plage jusqu'aux portes de la ville blanche et bleue ? C'est l'occasion pour tout le monde de se retrouver, d'échanger, de photographier. Grand moment de plaisir partagé. Nous retrouvons ainsi les grandes animatrices de la tête de la course: Christine et Claudine d'abord, premières au classement général, Syndiély et Carole ensuite, longtemps en tête mais ralenties sur la fin par un problème mécanique. Mais, comme le dit très sportivement Carole, reine olympique du ski de vitesse qui en connait un rayon sur le sujet: "c'est cela la course....!"