lundi 20 juillet 2009

PREMIERS MILLES POUR SERVANE ET ERIC A BORD DU MONOTYPE SOLOCEAN


Fin juin, entre Lorient et Cherbourg, Servane et Eric ont parcouru leurs premier milles d'entraînement sur le monotype Solocéan mis à leur disposition par Yvan Griboval, dans l'éventualité de leur participation à la prochaine Transat en Double Jacques Vabre.
C'était d'ailleurs la première fois qu'ils naviguaient ensemble et ça s'est plutôt très bien passé mis à part le vent qui les a trahi trop souvent par sa faiblesse insigne et anormale en cette saison.
Pour Eric, ce fut une sorte de record de navigation au moteur, record facile à battre toutefois, puisque sur ses précédents bateaux de course il n'en possédait pas....!
Ainsi, après une première soirée fort agréable à tirer des bords contre un vent d'ouest modéré jusqu'au large de Penmarc'h un calme choc s'établit sur l'océan atlantique jusqu'à l'entrée de la Manche. Au large d'Ouessant, le matin du deuxième jour, ils croient un instant au miracle, mais pour une bien courte durée puisque très vite ils sont obligés de progresser au moteur jusqu'à l'entrée du Raz Blanchard. Encore des bords à tirer pour passer entre Aurigny et la pointe de La Hague avec un courant devenant contraire et au moteur de nouveau pour tenter de joindre Cherbourg.
C'est à ce moment que le gasoil vient à manquer avec le risque certain de reculer bien loin sur la route et que le miracle survient en la personne d'un jeune pêcheur normand accouru à la rescousse avec 2 bons jerricans de 40 litres qu'Eric s'empresse de transvaser dans le réservoir du bateau....
Pour ce dernier, c'est sa première expérience de ravitaillement en mer et c'est aussi une véritable preuve d'entraide et solidarité entre les gens de mer de quelque bord qu'ils soient....
Ainsi, c'est au moteur et dans le calme le plus complet d'une belle nuit d'été qu'Eric et Servane ont achevé leur première navigation en double au ponton visiteur de la marina de Cherbourg.... Commentaire de Servane sur son équipier après ces quelques heures en mer:
« Eric est quelqu'un de très vivant, extrême et décalé, prêt à déplacer des montagnes pour mener un projet. Nous sommes complémentaires et nous nous entendons bien. Nous sommes plutôt de bonne humeur, nous rigolons bien, nous savons prendre les choses du bon côté, c'est très encourageant non ?!»



STAGE DE SECURITÉ AU BEG ROHU




Dans le cadre de son retour à la compétition à la voile, Eric est retourné à L'Ecole Nationale de Voile pour suivre le stage de sécurité désormais obligatoire pour courir au large.
Ce fut un plaisir puisque le directeur du stage n'était autre que le navigateur Thierry Dubois,
habitué des Trophées Mer Montagne organisés par Eric et sa société événementielle ELO.
Etait présent aussi parmi les stagiaires le skieur chamoniard champion du monde de freeride Aurélien Ducroz qui se destine à courir la prochaine mini-transat.
Les deux jours de session ont donc été l'occasion de remettre à jour des notions de sécurité en mer qu'Eric avait mis de côté depuis presque 20 ans.
" Je trouve que cette idée de stage de sécurité obligatoire pour les coureurs est une excellente initiative et j'encourage les plaisanciers qui naviguent vraiment à y participer. A l'époque où je courais, nous utilisions finalement les mêmes fusées, fumigènes, radeaux et autres combinaisons de survie...
D'ailleurs, je suis surpris du peu d'évolution de ces équipements en presque 20 ans. Le seul problème est que pour la plupart nous ne savions pas très bien les faire fonctionner. Par exemple, je n'étais jamais monté à bord d'un canot de survie persuadé qu'il fallait le faire qu'en toute dernière extrémité et les premières fusées que j'ai utilisées, en me brûlant les doigts, cela a été après avoir chaviré avec Roger et Gallet. A part ça, je m'étais seulement entraîné aux manoeuvres d'homme à la mer car perdre un équipier a toujours été ma principale crainte et à rentrer dans une combinaison de survie, ce qui paraissait une nécessité vitale lorsqu'on navigue en solitaire en multicoque..."

dimanche 5 juillet 2009

Après 15 années d'alpinisme et le sommet de l'Everest en 2003, Eric revient à la course au large...



« Je commençais à m'ennuyer un peu, non pas que je sois fatigué de mon travail chez ELO, mais j'ai besoin de me donner de nouveaux challenges et celui de reprendre la mer en est un... incontestablement... »

Pour son retour aux courses transocéaniques dont il avait été un des acteurs majeurs dans les années 80, Eric a choisi la Transat en Double Jacques Favre qui partira du Havre le 8 novembre prochain.

« Même si mon objectif est de courir autour du monde en solitaire, courir à deux me parait une bonne solution pour revenir. Même si la course en double se caractérise par du solitaire à deux, c'est beaucoup plus facile que de naviguer seul. Et puis ma dernière performance sur la mer a été une seconde place, en double avec Yvon Berrehar, dans la transat Lorient-St Barth-Lorient de 1989... »

Ce sera un double mixte puisque le co-skipper du bateau sera une femme, la jeune malouine Servane Escoffier, au palmarès bien étoffé en solitaire comme en double.

« Je trouve plutôt sympa de courir avec une fille, d'ailleurs ce sera la première fois... Il y a quelques années concernant le bateau, je passais un peu pour un macho... Avec Servane, on se connaît en fait depuis le Trophée Mer Montagne auquel elle a participé 2 fois. Je connais aussi très bien son père, un excellent marin de ma génération, avec qui je travaille fréquemment pour des séminaires d'entreprises. Nous avons navigué ensemble la semaine dernière en double et ça s'est bien passé. Notre équipe est inédite car trans générationnelle : ainsi, nous réunissons les juniors et les seniors sur le même bateau. Compétente aussi, à nous deux nous devons totaliser au moins 9 tours du monde…»

Quand au bateau, c'est un superbe monocoque monotype de 52 pieds, dessiné par Jean Marie Finot, le SolOcéan, destiné à courir en solitaire autour du monde. Invité par son armateur Yvan Griboval, Eric a découvert le bateau lors d'un convoyage entre Malaga et Lisbonne en novembre dernier. Depuis il a récidivé plusieurs fois jusqu'à décider de faire son retour à la compétition à son bord :

« Yvan m'a proposé très tôt de découvrir son monotype en mer. Le bateau m’a plu tout de suite car il est rapide et très simple. L’idéal pour recommencer à naviguer en équipage réduit. En plus, j’avais quelques potes qui avaient participé à la première année de mise au point, Charles Caudrelier, Erwann Tabarly, qui m’en avaient dit beaucoup de bien. Servane avait aussi été invitée à naviguer à bord, c’est d’ailleurs comme ça que nous est venue l’idée de courir ensemble. »

Pour courir dans de bonnes conditions la Transat Jacques Favre, Eric et Servane recherchent des partenaires pour un budget de 420 000 euros, ce qui est à la fois beaucoup et peu d’argent. En effet, ils disposent d’ores et déjà d’un comité de soutien actif composé d’amis chefs d’entreprises et du soutien de médias puissants, Groupe Hersant, Eurosport, Vivolta… qui leur garantissent près du double de retombées valorisées. Le projet SolOcéane auquel ils adhérent s‘appuie aussi sur un concept original concernant le développement durable qui ne pouvait que plaire à Eric :

« Comme tous les marins je suis préoccupé par les problèmes concernant notre univers et plus particulièrement par celui concernant le réchauffement climatique. Nous serons le premier bateau de course à envoyer en permanence des données scientifiques sur l’état des océans que nous traverserons. C’est la campagne « Océanoscientific » menée avec les chercheurs de l’Ifremer. Ainsi, chaque euro investi par nos partenaires profitera à la science et à la préservation de notre planète. »

Eric et Servane se donnent la mi septembre comme « dead-line » pour réunir leur financement. En attendant, ils vont continuer de s’entraîner ensemble et effectuer début août leurs mille milles de qualification pour la course.

Pour les aider vous pouvez les contacter directement sur leurs mobiles ou leur mails :

ericloizeau@mac.com 0607 848919

buroservane@hotmail.fr 0682 191264